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Par D.O. TRON le 9 Juillet 2010 à 20:46
D.O. TRON -opus 339 : BORN FROM THE STONE
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En revenant de la poste de Papetoai, à Moorea
je gare chaque fois mon scooter pres de ta porte
tu m'accueilles avec du thé et un tambour
et sous ton burin les rochers prennent vie dans le jardin...
Une femme tente de s'élancer hors de la pierre grise
et laisse la trace minuscule de son baiser de pierre
à travers mon crayon sur une feuille volante...
Plus tard à Mahalé, face à l'île Bioko
j'expose à la lumiere radiale ce cri qui lève les bras
et voila ctte forme qui voyage à nouveau à travers l'espace
enfant porteur d'un présage faste à ta rencontre.
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infographie inspirée au début des années 2000 par une sculpture de Xavier Proia
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Par D.O. TRON le 9 Juillet 2010 à 18:28
C'est Nimozette et Dominique que vous voyez sur cette photo (50) du 15 janvier 2010 et dont vous pouvez visionner la danse en cliquant sur le lien vidéo que nous proposons apres ce paragraphe.Cette video a été réalisée en 2009 à Mahalé, Kribi, Cameroun. On y trouvera ,joué par Nim & Dom, l' épisode du théâtre des oiseaux de Paradis où l'enfant Hamsadea devient un oiseau de Paradis . Ce même épisode est également narré ci-dessous dans les sections 5-10 à 5-19 de la clé 6 du Théâtre des oiseaux de paradis, publiée en 1993 par LA BARTAVELLE EDITEUR dans les 108 poèmes clefs de Dominique Oriata TRON ,livre illustré de plus de 100 photos en couleurs et proposé dans divers catalogues de libraires ( chercher ce titre sur Internet) . Sur < www.slideshare.net/TronOriataDominique >, on pourra consulter la clé 17 qui propose des indications précises pour la mise en scène et qui est accompagnée d'une centaine d'autres photos. Sur le même site , on trouvera des versions illustrées en tahitien, en espagnol , en anglais et en tamil. Sur on trouvera une centaine d' enregistrements vido et audio de Dominique et de ses proches .Sur la présente vidéo, c'est Dominique qui a réalisé le montage , en jouant de la flûte de pan de la main gauche et des castagnettes de la main droite. Dominique a reçu en 1966 le prix du jeune travailleur intellectuel, apres la publication de son premier livre en 1965 chez Seghers, préfacé par Elsa Triolet. Il a ensuite obtenu en 1977 un doctorat en Etudes thâtrales avec la mention tres bien .Il a publié plusieurs ouvrages et réalisé de nombreuses peintures. Il a étudié et enseigné la danse et le théâtre en Europe, en Asie et en Polynésie, avant de venir vivre en Afrique le 20 janvier 2009 ,avec Nimozette Filola NZOKE , en Afrique où il est né en 1950. Ses poèmes ont été étudiés à l'écrit du baccalaureat et dans des universités.
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CLIQUER SUR LE LIEN DE LA VIDEO :http://www.youtube.com/watch?v=dGF7Wqxkxrw
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10
Lorsque l'enfant s'éveille, il cherche où est le ciel
Il appelle et il pleure en vain dans la forêt
Il erre solitaire, il crie épouvanté
Il ne sait plus de quel côté se diriger...
Enfin le vent se lève, et chasse les nuages
Et devant lui se dresse un sommet enneigé...
Alors il se souvient : l'Oiseau était parti
Rencontrer tout là-haut les peuples des villages
Et là-haut il pourra enfin le retrouver !
Il danse en avançant dans la verdure
Il danse dans la joie jusqu'au midi paisible !
11
Sur son chemin alors il découvre un village
Au détour d'un bosquet. Ce village est désert...
Sur la place publique une fontaine s'offre...
L'enfant s'approche et boit cette eau si fraîche
Il attend, souffle un peu, s'apprête à repartir...
C'est alors que plus loin, soulevant la poussière
Surgit un escadron de brigands chamarrés...
Leurs cris, la cavalcade des chevaux qui tous hennissent
Ont effrayé l'enfant qui n'a jamais vu ça !
Ces gens ont le profil de princes sans scrupules
Vite Hamsadéa va se cacher dans une maison vide...
Et de là il entend les pillards qui s'assemblent
Avec des hurlements, de plus en plus nombreux
Ils rient des villageois partis sur les sommets
Fêter l'Oiseau du Paradis !
"Buvons, dit le plus saoûl, buvons à la santé
Du Phénix qui veut nous veut tant rendre la justice
En appelant le peuple à l'écart de ces lieux
Loin de tant de trésors sans sentinelles ,à partager !
Ainsi le Ciel à nous aussi fait signe :
Allons, pillons, car tout nous est donné !"
12
L'enfant qui les observe de la maison a peur...
Il veut s'enfuir par une issue discrète
Et trouve enfin la porte arrière d'un jardin...
Personne ne le voit se glisser dans les bois
Il court vers la montagne aux neiges éternelles
Il faut d'urgence prévenir les villageois et l'Oiseau !
Alors il bondit comme une flèche toujours plus haut
Et aperçoit bientôt les enfants, les femmes et les hommes
Assemblés pour danser près de l'Oiseau Amour !!!
13
AInsi l'enfant enfin est proche de son but
Ebloui maintenant par la Lumière bleue
Qui flotte à l'infini très au-dessus des cimes
Autour des ailes devenues immenses du Phénix
Et de la large et lente spirale de son vol ...
Hamsadéa n'ose pas avancer davantage
Il sent sa tête chavirer, et il s'agrippe à un rocher
Il observe de loin les peuples réunis
Debout sur la couronne de glace du sommet
Les yeux tournés là-haut vers l'Oiseau du Paradis !
Chaque homme, chaque femme a tendu vers le Ciel
Un miroir scintillant comme celui
Qu'avaient reçu Oriata et Nanihi
Pour détruire le serpent maléfique
Et brûler son venin jusqu'à ce que renaisse
Au coeur de la matière un chant d'humilité...
Ainsi chaque être humain avait jadis reçu
La vision du Phénix, chacun à sa façon
Et même les miroirs qui reflètent les Lois...
Ensemble désormais ils orient ent ces miroirs vers le Ciel
Ils font converger les éclairs denses de leurs forces
En un vaste faisceau de Lumière !
14
Les grands prêtres vêtus des robes coutumières
Et les chefs maintenant munis de porte-voix
S'appliquent à guider les mouvements du peuple...
Ils ordonnent finalement que la foudre du Rite
Soit propulsée plus haut encore dans le Ciel
A la rencontre de l'oiseau pour le détruire !
Et des milliers d'enfants dansent sur le glacier, patins aux pieds
Tous connaissent par coeur les hymnes d'espérance
Les cantiques de l'Humanité unie !
Un orateur explique à la foule
Que le Phénix était un imposteur
Un démiurge à l'âme de vampire
Le responsable de toutes les épidémies
Le voleur du feu de Dieu
L'oppresseur de la plupart de ses enfants !
Le peuple et ses élus applaudissent le démagoguef
Sa voix a suspendu un instant les discordes
Elle annonce les Temps de l'Homme et de la Femme
Enfin vainqueurs de l'Utopie paradisiaque
Et seuls centres conscients règnant sur l'Univers !
Et tous crient dans un élan de joie :
"Que l'oiseau d'illusion serait anéanti !"
15
Or soudain le Phénix sous la voûte du Ciel
Fait résonner très fort sa voix, et déclare :
"Il y a bien longtemps, Dieu aux noms innombrables
Qui par sa danse a créé tous les Mondes
Me donna pour mission d'instruire les humains
Et j'entendis tinter vos rires d'amoureux
Près de mon vol secret et des branches prospères...
Le Temps alors ne savait pas éteindre vos regards
Vos corps étaient les fruits de l'Esprit Eternel
Et chacun de vos gestes aimait s'en souvenir !
Trop de désirs ont épuisé votre candeur...
L'âme fut asservie par la matière aveugle
Et survécurent, insatibles, vos fantômes
Affamés d'infini, amoureux de la Mort...
On ne peut espérer mon vol et son contraire !
Et pourtant vous croyez tracer pour vos enfants
Un chemin radieux où ils pourront régner
Sans couronner l'Amour, l'Etude des Mystères...
Vous êtes libres de choisir vos lendemains !
Je le sais ce grand feu dans le Ciel
Est allumé pour me désintégrer...
Mais vous, mirages, faces humaines...
Savez-vous donc où s'éternise le Réel ?
Vous ne pouvez m'exterminer mais seulement
Me bannir pour longtemps des nuits de vos pensées !
Ce feu catapulté sur mon plumage
Obéit à mon chant et vous prive de force...
Alors, entendez bien, j'exauce votre voeu
Je partirai pour une planète lointaine...
Je m'en vais loin de vous, je m'en vais m'envoler
A travers l'étendue sans fin des galaxies
Seuls vous méditerez sur vos héros, sur vos souffrances...
Et vous vénèrerez vos appétits
Jaloux,trompeurs, ignorants et mortels...
Ce n'est que votre choix, vous l'avez exprimé...
Souvenez vous du temps lointain où vous étiez partis
Me retrouver pour vous nourrir de ma félicité...
J'ai tenté patiemment de traduire les Lois
Qui vous ont engendré dans votre langue humaine...
Mais vos oreilles sont restées à moitié sourdes
Vos pensées déchaînaient des typhons de poussière !
Pourtant, je ne peux vous maudire ô vous dont j'ai rêvé...
Je n'ai qu'une mission : semer toujours la Chance...
Alors écoutez bien :
S'il en est un qui parmi vous
Voudra renaître Oiseau du Paradis
Qu'il ait confiance en lui et dans mon chant
Son voeu n'est point honteux ni impossible...
Et qu'il rassemble solitaire enfin ses forces
Et qu'il prenne le risque à jamais de se perdre
Et qu'il se jette dans le Feu sans crainte et sans envie
Dans ce feu allumé dans le Ciel pour me détruire !"
16
Alors l'enfant effrayé par la foule
A quitté le rocher qui le dissimulait
Il a pris son élan, se lance sur la glace...
Et son désir accroît l'adresse de ses jambes
Et il bondit très haut très haut très haut
Cent fois plus haut que sa propre hauteur !
Il s'est précipité dans le Ciel qui l'aimante
Et il s'élève encore et plonge dans le Feu
Et déjà il renaît porteur d'ailes nouvelles
Oiseau du Paradis semblable à son maître Eternel !
La foudre énorme tourbillonne
Elle explose au dessus des fastes de la Fête...
Au sol, sur le sommet, tous les miroirs se brisent !
Les pélerins s'enfuient de peur de brûler
A cette pluie de feu multicolore...
Et leurs cris font tonner d'énormes avalanches
Et des torrents partout débordent sur les pentes !
Mais toi, nouvel oiseau de paradis, tu danses
Avec les galaxies suspendues par ton vol...
Ecoute leurs échos et fais sonner leurs chants !
Des millions de Soleils habitent ton destin
Et le regard de Dieu t'a délivré du temps
Tu as offert tes os à son Feu Eternel !
17
Comme le nouvel oiseau de Paradis
S'éloignait de la planète pour suivre
A travers les galaxies son Créateur
Celui-ci poussa son cri et dit :
"Retourne plutôt près des amants sur le rivage
Pourquoi veux-tu les priver de ton vol ?
Et qui guidera donc ton frère le lézard
Qui t'envoya, ne l'oublie pas, m'interroger...
Reste près d'eux, et veille sur leurs songes
Veille sur la vivacité de leurs regards...
N'oublie pas que pour tous ta vie est mon message
Et tu dois déployer ton chant et ton plumage !"
18
Le nouvel oiseau répondit :
"O mon maître
Comment donc déjouer le malheur conquérant
Si je n'ai le pouvoir d'être à souhait invisible !
Et comment feras tu de loin pour me guider ? "
"va, sois discret, dit le Phénix,
Tu as ce pouvoir d'invisibilité!
Et tu me trouveras au plus profond de toi
Là où la Vie Divine anime et abolit les formes...
Alors tu guideras, discret, les espèces, les peuples , les enfants
Et les amants dans le verger d'Eden
Eux que menacent tant les ogres prolifiques...
Et tu sauras chanter pour l'esprit vertueux
Des poètes studieux, des prêtresses d'amour
Des danseuses sacrées, des ermites sincères
De tous les serviteurs patients de la Lumière..."
19
Maintenant l'oiseau Hamsadéa redescendait
Vers les montagnes et les prés...
Il traversait sans être vu les villages, et sur les places
Assistait aux fêtes données en son honneur...
Les hommes enivrés par d'amères orgies
Retrouvaient quelques forces en entendant son chant
Mais aussitôt on en voyait, dans les taudis et les palais
Qui s'égorgeaient en son nom, objet de crainte et de blasphème
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